dimanche 4 janvier 2015
Dis moi comment tu écris...
J'entends çà et là différentes positions, on trouve d'ailleurs tout et son contraire sur internet. Par exemple, je lis que pour lutter contre la procrastination, il faut s'imposer l'écriture une heure, deux heures, trois heures par jour... Se forcer à écrire. Ou d'autres recommandent d'écrire à l'instinct, avec un petit carnet toujours à portée de main. J'ai lu aussi des méthodes constituées de phases d'écriture de 20 minutes, des auteurs forcenés qui se coupent du monde sans TV, portable ou internet pendant une journée entière...
Il y a ceux pour qui le silence est roi, ceux pour qui la musique est source d'inspiration. Ceux qui écrivent au crayon, ceux qui écrivent sur ordinateur. Ceux qui écrivent à l’instinct, ceux qui suivent une trame...
A titre personnel, je n'applique aucun de ces conseils.
Que contient cette mystérieuse armoire... |
Voici comment je procède : à l'arrache. Oui. Je le dis, et j'assume.
J'écris dans deux contextes très différents : le soir et pendant les vacances (soit 5 semaines par an, une ou deux seulement pendant lesquelles je quitte mon domicile pour de "vraies" vacances).
LE SOIR : après le travail, quand les enfants sont couchés et que je peux m'accorder une heure ou deux de calme.
Je n'écris pas systématiquement tous les soirs, à heure fixe. Je m'adapte selon le rythme de la journée. Parfois de flâne un peu sur internet, je lis, je joue, je passe aussi du temps avec mon épouse... Et quand le cœur m'en dit : j'écris. Je refuse totalement de faire de l'écriture une corvée à laquelle je m'astreindrait. En revanche, quand je m'y mets, je suis réellement sérieux et concentré.
Ce n'est pas de la procrastination (le fait de remettre toujours les choses à plus tard), c'est un choix assumé.
Je pense tout le temps à mes textes, mes histoires, ce que je souhaite faire... Parfois, je passe une soirée entière à simplement me documenter sur internet, apprendre un maximum de choses sur un sujet lié à mon roman sans écrire la moindre ligne. En revanche, j'ai toujours un fichier Word ouvert dans lequel je note toutes mes idées et trouvailles lors de ces soirées de documentation.
Et quand je me décide à écrire, je rassemble mes idées, mes informations et je m'installe dans mon antre.
La aussi, on peut casser le mythe de l'écrivain qui vit reclus dans sa grotte, ou sa bibliothèque poussiéreuse équipée d'une authentique lampe à pétrole, écrivant fiévreusement ses lignes, emporté dans un élan de passion, illustré par une peinture lyrique témoignant de toute la folie créatrice et la transcendance de l'être par l'écriture.... bah... non.
Je me trouve dans le séjour de mon domicile, toutes lumières allumées, installé sur un petit bureau-armoire, la TV allumée dans le dos. Je suis assis sur une simple chaise en bois, devant un ordinateur tout ce qu'il y a de plus classique. Mon bureau ressemble d'ailleurs à un champ de bataille, entre les papiers de prise de notes, le courrier entassé, des livres, des CD et DVD, et toutes sortes de gadgets inutiles disputant l'espace aux cartes et dessins de mes enfants accrochés sur les parois intérieures de cette armoire. J'écris sur un classique fichier Word, tout en discutant par moment avec mon épouse et en m'accordant une petite pause chocolat.
Selon ce que j'écris, je suis parfois amené à mettre un casque audio et une playlist musicale adaptée. Ce n'est pas systématique, tout dépend de mon humeur et de l'ambiance que je souhaite donner à ce que j'écris. Je me lance ensuite dans une écriture sauvage.
Non, je ne réfléchis pas à la composition de chaque phrase, réfléchissant à la stylistique du texte comme à une fin en soi et recherchant la perfection du beau mot pour dire la belle chose. J'ai une écriture directe, brute et incisive. J'écris tout en premier jet instinctif. Je prendrai bien le temps une fois le roman écrit de le reprendre, le relire, le retravailler pour en gommer les imperfections ou affiner mon texte pour mieux faire passer ce que je souhaite dire. Je travaille surtout sur la construction du récit, la cohérence, l'histoire en elle-même, son suspens, jouer avec le lecteur.... plutôt que de me casser la tête sur un mot pendant deux heures.
Lorsque vient l'heure du coucher, chapitre fini ou non, je me contente de terminer ma phrase en cours. Quelques clics sur n'importe quel onglet de mon navigateur internet pour décrocher de l'écriture avant de me coucher, et voilà une journée qui se termine.
EN VACANCES: pendant quelques jours passés sur le lieu de vacances.
C'est généralement le moment où je me lâche complètement. J'écris bien souvent sur l'ordinateur portable que je squatte à mon épouse pendant les moments de calme. C'est à dire le matin, si je me réveille à 5h30 - 6h (je suis un lève-tôt), ou pendant la sieste des enfants, ou alors le soir où je peux me permettre de veiller jusqu'à une ou deux heures du matin en écrivant jusqu'à plus soif.
Le principe est le même : claquettes et short typiques de l'auteur traditionnel (plaît-il?), ordinateur portable, Word, et en avant pour une écriture instinctive.
De retour à la maison, j'intègre ce fichier toujours intitulé "(titre) chapitres vacances" à l'intérieur de mon fichier texte principal, en m'assurant de la cohérence au niveau de la jonction des deux textes.
Voilà, vous savez (presque) tout de ma façon d'écrire. Peu m'importe la fameuse "image de marque" de l'auteur classieux et prétentieux. "Esprit simple n'est pas simple d'esprit" est la devise de ma vie, et j'ai toujours mis en avant la simplicité comme moteur de passion.
A très bientôt pour de nouveaux articles dédiés à l'univers de l'écriture!
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